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Histoire de Lo - Ivresses, Idéaux et Chaos Technique
4 mai 2019

Au calme ! Du jazz, et un lait de soja ! (Il faut sauver le soldat James)


Coucou tout le monde... Repos en cours, mais je reviens discrètement histoire de vous donner signe.

En train de me refaire progressivement une santé au même titre que le Crédit Lyonnais, sans jamais faire durer le suspense sur mes retours successifs à la rédaction. Malgré mes silences de plusieurs jours dans le mois, qui suivent à chaque fois que j'ai publié un article, soyez sûr-e-s que je reviens toujours histoire de me faire la plume, et aussi parce que je ne peux pas vivre sans diriger un minimum de choses dans ma vie, et ce blog en fait partie.
Un peu comme une sorte de compromis entre Mylène Farmer et Fidel Castro. La première n'a pas besoin de beaucoup d'exposition pour qu'on parle d'elle (enfin remarquez, le deuxième aussi sauf que plus du tout), par contre Fidel... Même dans le coma, même sous terre, son influence est restée déterminante. Vous l'aurez compris, je suis discrète mais en m'efforçant de rester efficace. 

En même temps, à l'issue d'une longue période d'où je suis ressortie un peu cassée, il est normal que je me mette à me réapproprier ce qui m'a échappé au cours des dernières semaines. Oui, cassée, mais pas au point de vouloir absolument tout foutre en l'air. Jamais. Besoin de repos, de calme, même temporairement. Besoin surtout de déconstruire des certitudes personnelles que je pouvais avoir et qui m'ont finalement plus desservie qu'autre chose. Et j'ai compris trois choses.
 
- La douceur d'âme ne suffit jamais, en tout cas pas à long terme.
- Taper du poing sur la table aurait été une bonne façon pour moi de m'en sortir mieux et plus tôt. (Mais voilà, c'est maintenant que je commence à le comprendre. )
- La sociabilité très régulière peut être un poids pour l'intimité, qu'elle soit individuelle ou autre. 


Je fais ces trois constats à l'heure où je suis en repos chez moi pour la deuxième semaine consécutive. Seule dans mon appartement, je remplis mes obligations domestiques (oui, car seule ou accompagnée, le ménage, la vaisselle et compagnie restent des devoirs, et pour peu qu'on y consente et qu'on en retire de la joie de façon éclairée, ce n'est même plus une corvée. C'est un satori.), et sinon je peins, je m'occupe... Période étrange, où j'arrive à être vraiment sereine comme je ne l'étais quasiment plus depuis le début de l'année. Le papier d'Arménie qui brûle et embaume. Le thé fumant, tout juste préparé. Je profite de cette période pour me rendre compte de ce que j'ai dégradé, ou vu se dégrader, en me disant une fois de plus que rien ne se perd ou se crée, mais que tout se transforme. 

En réalité, mon intimité globale n'est pas à reconstruire, elle est à redéfinir. Nuance.

***

Je repense à mon corps, je repense au rapport que je peux avoir avec lui. je repense à mes envies de natation, de qi gong, de plein de choses que j'aimerais pouvoir faire, entretenir mon corps afin de donner une plus grande envie et une bonne raison à mon âme de vouloir y rester et le défendre aussi. Et Mon fil d'actu Facebook défile... Je tombe sur un épisode d'une série documentaire qui montre généralement des couples ou des personnes en recherche affective, dans des contextes individuels extrêmes.
Une américaine, obèse morbide de 23 ans, 218 kilos, se gavant littéralement avec la complicité de son compagnon (si si, l'entonnoir et le tuyau, un peu comme les oies... ) dans l'objectif  de faire de son corps un objet de fétichisme en même temps que la base d'une hypothétique carrière rêvée. 

ça fait le deuxième épisode de ce genre que je trouve dans cette série, et je me sens profondément colère pour plusieurs raisons qui touchent autant à mon souvenir personnel, qu'à d'autres choses moins personnelles, plus générales.
Dans mon adolescence, j'ai connu la boulimie nerveuse (encore maintenant, mais c'est devenu plus occasionnel) qui n'a rien d'un caprice, qui exprime à sa manière une véritable souffrance psychique quand celle-ci n'est pas verbalisée, pas extériorisée. Dans mon cas, elle a été accentuée par mon traitement (un neuroleptique dont je tairai le nom ici, mais qui avait été conçu à la base pour soulager certains symptômes de la schizophrénie et de la bipolarité... Alors que j'ai été diagnostiquée comme borderline, vous comprenez mieux le paradoxe...?). Je ne vais pas arrêter de me soigner en disant ça, sachant que les neuroleptiques (ou antipsychotiques) font généralement grossir un max, et que ça fait partir des risques, d'une certaine contrepartie à la paix de l'esprit... mais toujours est-il qu'avant traitement, je faisais 74 kilos pour 1m73. J'aurais gardé ce poids, par rapport à ma taille et à mon âge actuel, j'aurais un IMC normal. Seulement voilà.

Je regarde cette américaine, et les photos d'elle qui défilent alors qu'elle était beaucoup plus mince.
Je me souviens de ces moments où je dessinais des vêtements dans mon coin, à quinze ans, en me prenant pour Vivienne Westwood. Toutes les filles de papier que j'habillais à coups de bic ou de crayon, dans le calme de ma chambre, étaient minces, très minces, avec une bonne poitrine. Et il y a longtemps, lorsque je me glissais dans mes aventures intérieures (car avant Loba James, j'ai eubien d'autres noms... ), je me voyais avec la taille d'Angelina Jolie, les seins de Tura Satana (une actrice de série B, américaine d'origine japonaise, ayant tourné avec Russ Meyer, fous de gros seins au même titre que l'italien Tinto Brass avec les culs féminins généreux) les cheveux en bataille de Béatrice Dalle et un joli minois façon Asia Argento. 

tura-satana-pic-01

Voilà à quoi ressemble mon moi intérieur sous mon moi extérieur. Je suis loin pour le moment d'être aussi coriace de caractère, mais Par contre, Toute ressemblance mammaire avec ladite Tura Satana n'est pas forcément du hasard, certaines personnes de mon entourage auraient pu vous le confirmer sur la base de cette photo... Main à l'appui. ;-P


Certaines personnes sont rondes ou obèses parce que la génétique, parce que la maladie, bien évidemment. Certaines autres le sont parce qu'on ne leur propose ni les moyens ni l'opportunité de s'affirmer, de prendre soin d'elles, d'exprimer une profonde souffrance qui est à l'origine de leur état de santé. 

J'ai la morphologie que j'ai actuellement pour plusieurs raisons. Je ne suis pas fière excessivement, mais pas désespérée au même degré non plus. je fais ce que je peux, entre mon regard et celui des autres. Quel panier de crabes.

Et je regarde cette gonzesse malade, car oui, elle est malade, et bien plus en danger que moi. Je dis ce qui va suivre au risque de choquer du monde mais si je parle aujourd'hui de ça, ce n'est ni par moquerie, ni par méchanceté gratuite. Jamais. Mais je la vois s'exposer, se gaver, poser devant son compagnon qui tient l'iPhone, et je ne la vois pas aller jusqu'à 33 ans si elle continue à se détruire comme elle le fait. Je ne suis pas meilleure ou pire qu'elle. mais si je dois vous partager une conclusion sensée par rapport à cette partie de mon article, la voici. 

C'est très bien d'assumer ses rondeurs quand on en a. Mais la frontière est parfois dangereuse entre l'acceptation sage de ce qui peut n'être qu'un détail et la revendication excessive de ce qui peut devenir révélateur d'un grave souci de santé, et ce au détriment de la personnalité, de l'intellect, de la sensibilité... Les rondeurs de Tara Lynn et Ashley Graham, ou encore de Clémentine Desseaux, toutes les trois mannequins grande taille de renommée internationale, là je me reconnais !,ou encore, de Salma Hayek ou de Monica Bellucci, le nec plus ultra, là tu sens l'harmonie dans les formes. Là j'aurais envie d'avoir leur style.

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Clémentine Desseaux. Mon fétichisme perpétuel de la robe noire me perdra, mais toujours pour le meilleur. 

Mais revendiquer bêtement une obésité morbide à la télé, au lieu de transmettre des avertissements, des ressentis et des encouragements préventifs qui pourraient faire cogiter le plus grand nombre, je n'appelle pas ça être body positive. J'appelle ça de la complaisance dans la détresse. La télé, ou ce qu'il en reste, ce n'est plus une fenêtre sur le monde, c'est un freakshow et une pépinière à crétins. C'est comme si personnellement en tant que borderline, j'étais contactée par une chaîne de la TNT pour un reportage genre Tellement vrai !, ou pour un talk-show débile à la C'est mon choix, et que j'acceptais d'exhiber mes pires travers, pourquoi ? Pour 60 ou 70 % de quidams anonymes qui m'insulteraient sur les réseaux sociaux ? Quel intérêt... ??? "Coucou-regardez-moi-je-suis-extrême-et-je-suis-fière"... Non, non, et non. 

Même Glenn Milstead savait faire de son surpoids un élément narratif à part entière. Quand il devenait la drag-queen Divine, on comprenait qu'on avait affaire à une caricature underground, on savait que ce n'était pas la réalité de millions de personnes dans le monde, il-elle était là pour faire son show, tourner chez John Waters... Et basta. Pas comparable avec la gonzesse dont je parlais au départ, peut-être. mais souvenez-vous que ce n'est que ma vision de la chose, et que je ne cherche pas à attaquer une catégorie de personnes mais un travers humain qui est de s'exposer dangereusement, au risque de flinguer toute sa dignité ou presque. 

Sur ces paroles, je vous laisse en attendant de vous revenir. Quelques trucs à faire avant que je passe trois jours en famille. Et comme je ne suis pas à un délire près, je vous partage ici un excellent article d'Agnès Giard, spécialiste du Japon notamment, qui tient un très bon blog sur Libé, Les 400 culs, que je vous conseille fortement si vous voulez lire sur la sexualité sous tous ses aspects. Elle touche à l'anthropologie, la culture pop, la psychologie, l'Histoire... à la fois drôle, instructif et agréablement  troublant. 

Amies rondes, ou en surpoids, sachez que je n'ai absolument rien contre vous. Vous avez des qualités, vous pouvez avoir plein de choses à votre avantage, mais s'il-vous-plaît, faites quand même attention. Nous vivons dans une société à la con, avec des critères esthétiques à la con, décrétés par des pontes de la haute couture qui ne connaissent finalement pas grand chose à ce que demandent vraiment les femmes en termes de mode. 
Sachez être fières et humbles à la fois. Et sachez vous défendre. 

Des bisous, et à plus. 

Vive les grosses, à mort les maigres ?

Et si les femmes sveltes devenaient l'équivalent des chrétiennes massacrées par les Romains ? Dans Colossale finesse -livre d'art dépliant composé de fresques décadentes- voilà les maigres pourchassées, livrées aux arènes ou torturées par des obèses triomphantes. L'oeuvre principale de ce livre s'intitule Adipocratia. "Il s'agit d'un décaptyque de pantomime...

http://sexes.blogs.liberation.fr

 

 

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  • Chroniques d'un monde bordélique à hauteur humaine, trop humaine. Guerillera de salle de garde. Consultante en Ambivalence et Ironie auto-défensive. Et sinon je peins. (IG : lobazaar_gallery)
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