Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Histoire de Lo - Ivresses, Idéaux et Chaos Technique
15 novembre 2017

Bethleem Blvd. Blues : I WANT TO BELIEVE !

 

MULDER : Quand la science conventionnelle ne vous apporte aucune réponse, est-ce qu'on ne doit pas en fin de compte introduire le fantastique dans le champ des plausibilités ?
SCULLY : [...] Toutes les réponses sont ici, il suffit de savoir où regarder.

The X-Files, saison 1 (ép. 1 : Nous ne sommes pas seuls)

Depuis le dernier article, je ne peux pas dire que les choses aient bougé au niveau du quotidien. Vivre ma vie le plus tranquillement du monde est une chance indiscutable. Cela dit en passant, cela n'empêche pas toujours un certain mal-être, qui se manifeste soit par un sentiment aigu d'incompréhension, soit par celui d'une culpabilité infondée quand à la place qu'on aurait du avoir dans cette société. 

Car oui, j'ai beau vivre pour moi la majorité du temps, il m'arrive encore de me demander presque quatre ans après mon départ de la maison familiale, ce que je fous dans ma situation actuelle. Première étape : se demander pourquoi on n'a pas continué les études, pourquoi on ne fait pas de métier qui vous fasse voir du pays.... Et cetera... Deuxième étape : relativiser en se souvenant qu'il y a de plus en plus d'actifs avec un Bac+5 qui plaquent leur vie de bureau ultra-stressante et répétitive pour aller élever des moutons, fabriquer du fromage dans le Larzac, ou simplement conduire un food-truck en province. 

Et là, on a les idées bien plus claires que devant son écran, à compléter son dossier d'Admission Post-Bac. Et des idées... demandez à Michael Kael. 

 

 

Certain-e-s ont la chance d'avoir trouvé une voie toute tracée, je ne vais pas contester cela. Mais puisque les circonstances ont fait qu'il m'est impossible d'emprunter une voie plus conventionnelle que l'actuelle (et bien plus étriquée en réalité), eh bien je vais me débarasser de toute ma friche, tailler ma pierre et me créer mon petit santuaire bien à moi. Pour parler franchement (mais de façon sereine et justifiée), je n'ai que ça à faire. Je ne suis pas enfermée dans un bureau, je ne suis plus en milieu dit "protégé" depuis belle lurette. Et j'aime autant mettre mon temps à profit pour mieux me connaître, me cadrer, m'apprécier et ainsi de suite...

Le seul élément qui puisse empêcher un individu de prendre pleinement conscience de sa chance... C'est lui-même. Je ne viens pas d'un pays en guerre, je suis loin d'être dans la misère la plus évidente... Mais mon esprit me pousse à lutter en permanence contre ce qu'il voudrait provoquer chez moi. On dit que c'est dans le besoin que l'on reconnaît ses vrais amis. Mais pour ma part, sans parler de "vrais amis" qui est une notion un peu réductrice, pas vraiment subtile, je dirais que c'est dans certaines circonstances qu'on peut se rendre compte de la capacité de certaines personnes à sortir de leur zone de confort émotionnel, d'eux-mêmes en fait, pour se confronter à ce qu'il ne connaissaient pas de vous-même. Le chagrin, la colère...

Et dans la circonstance qui va suivre, j'ai encore mieux pris conscience de l'importance de ma vie sociale, de ma tribu, et notamment des femmes qui la composent de près ou de loin. 

 

Une toile de soeurs-araignées

(NOTE : Pour les Amérindiens, l’araignée est la tisserande des rêves de l’humanité . Sa toile englobe tout ce qui est vivant ; elle tisse la destinée des hommes et de toutes les créatures. C’est un guide qui nous permet de maîtriser l’art de tisser les rêves et la réalité dans un amalgame qui s’avérera positif pour nos réalisations. Avec son aide, nous apprenons à matérialiser nos désirs et à rêver notre vie. Parmi les cultures Pueblo et Hopi, l'araignée est vénérée comme le créateur du monde. Une femme-araignée a tissé une grande carte du monde avec sa toile, et a ensuite disparu. Les Amérindiens qui ont choisi comme spécialité la création artistique ou la poterie ont souvent l'araignée comme animal totem pour aider à alimenter leur créativité.

Sa toile, faite de rayons, symbolise le Soleil et le fil est le support de la réalisation spirituelle. La Lune apparaît dans de nombreux mythes sous la forme d’une immense araignée à cause de son caractère passif, du fait qu’elle émet une lumière reflétée, et pour ses différentes phases de montée et de descente, ce qui correspond, sur le plan de la manifestation, aux événements qui tissent de leurs fils le destin des hommes.

Mais dans le contexte qui est le mien, j'aborde ici notamment mes quelques soeurs-cières ;-) )

 

7e2bf8c1f3245dde2b89524234f0f04e

J'ai déjà évoqué au cours d'un précédent article ma fréquentation occasionnelle des cercles féminins (depuis octobre 2016 pour être plus précise), j'y reviendrai sans doute. A chaque cercle, on retrouve certaines participantes récurrentes, on en voit d'autres qui ne viennent qu'une fois, mais c'est toujours un plaisir d'en retrouver chacune et de tisser un lien entre soeurs (puisqu'ici, la notion de sororité revient souvent, mais pour mieux nous mettre en face de ce dont nous sommes capables pour renforcer ledit lien, pour nous amener à dépasser le fait de rester dans son for intérieur en attendant la fin, en quelque sorte). Certaines femmes que je ne connaissais pas avant les cercles sont devenues, sans que forcément l'on se fréquente un peu plus, des soutiens moraux parmi mes contacts, et je les remercie encore de me témoigner une telle confiance, ainsi que le soutien nécessaire quand j'ai tendance à partir en vrille... 

Il y a une semaine, le 7 au soir, j'ai éprouvé le besoin d'exprimer une douleur émotionnelle tellement forte... Sans bien comprendre pourquoi, j'en ai fait une vidéo que j'ai posté peu de temps après sur ma page, en me disant que je la supprimerais le lendemain, le temps de me calmer grâce à un sommeil réparateur. Dans un contexte social où les sentiments sont commentés tous azimuts (pour le meilleur comme pour le pire), je n'aurais jamais sorti cela pour me faire plaindre de la terre entière (merci les paramètres de confidentialité en mode "Amis"). Le lendemain matin, en commentaires comme par messages (SMS, Messenger...), je recevais près d'une dizaine de messages de réconforts, de soutiens... Une dizaine, sur 60 contacts Facebook ou même le double, certaines personnes qui me liront me feront peut-être remarquer que ce n'est pas énorme. Mais personnellement, qu'il y en aie dix, quinze ou cinquante.... Mieux qu'un ecstasy pris avec du Red Bull. Inutile de broder autour du fait que j'en suis ressortie plus forte. 

 

Faire d'une toile d'araignée une carte au trésor

On ressort toujours d'une période de crise morale (courte ou longue) avec beaucoup plus de choses apprises sur soi que ce que l'on aurait espéré apprendre au départ. Et généralement, ce sont les autres, nos amis, notre famille, parfois un thérapeute, et cetera... Parfois une circonstance particulière ou hasardeuse qui deviennent le point de départ d'un cheminement intérieur, pas forcément conscient, mais qui est, qui se fait au fur et à mesure. Et un jour, on se rend compte de quelque chose, d'une réalité essentielle, un peu comme si on avait en soi une réponse inconsciente qui se révèle au jour. 

Ma vie en tant que souffle est la toile que je tisse de manière à lui assurer une résistance, un point de passage aux autres araignées qui voudraient communiquer de manière plus ou moins évidente ... Notamment la famille et les amis, les quelques femmes croisées aux cercles... Elle n'est pas une toile dans le sens de piéger les êtres et de s'en servir comme d'une simple ressource... Elle peut déranger, cette toile, pour certain-e-s elle n'est pas active, donc elle ne sert à rien (oui, il y a encore assez de connards en 2017 pour y croire et associer handicap et profit abusif des valides et du contribuable...), mais la détruire reviendrait à se débarrasser du potentiel de la personne atteinte. Et dans mon cas, ce serait non seulement détruire mon potentiel individuel, mais aussi la somme des expériences et leçons apprises jusqu'ici qui me permettent d'assurer une certaine écoute vis-à-vis d'autrui. 

J'écris cela tout en n'étant pas sûre d'avoir les idées bien structurées...

 

Et ce soir, je termine l'article avec une pointe un peu nébuleuse... Je suis encore en jean et débardeur et gilet à plus d'une heure du matin, je passe du rock et du metal au R'n'B (le tout en provenance directe des années 90, bien entendu...) avec une facilité déconcertante. Être borderline, du moins tel que que je le conçois, c'est à la fois faire face à des certitudes trompeuses, y compris culturelles, et assumer un éclectisme de goûts (et parfois de valeurs) au bord de la plus pure contradiction. 

Raphael Saadiq feat. Q-Tip - Get Involved

C'est dans le premier cas écouter D'Angelo, MC Solaar et autres chanteuses de R'n'B old school alors que je pensais avoir vendu mon âme aux méandres du rock et du metal. 

Dans le second, c'est assumer cet oxymore culturel avec d'autant plus d'aisance que je ne me revendique pas d'un bord particulier. Le tribalisme, c'est bon pour quelques merdeuses de 16 piges un peu énervées auxquelles on administrerait bien le Biactol en intraveineuse. Or où étais-je il y a dix ans ? à l'hosto. Quand vous êtes hospitalisée pour faire un break avec votre famille parce que votre quotidien vous devient insupportable, et que vous êtes entourée de personnes de tous âges qui portent un mal-être encore plus important que le vôtre, vous réfléchissez à deux fois avant de vous énerver contre tout et n'importe quoi. Vous relativisez suffisamment pour vous rendre compte qu'au fond, vous n'êtes pas seule sur cette planète à vouloir vous battre, ne serait-ce que contre vous-même. 

... 

C'est sur ce flashback que désormais je vais pouvoir me coucher en attendant de batailler avec... Ma box. Reconfigurer tout le wi-fi sur mon ordi à cause d'une panne à la con. Et je peux vous confirmer que passer une bonne partie de la soirée sans Internet à portée est tout bonnement frustrant.

Le quotidien regorge d'autant de petites luttes humainement significatives que de grandes craintes absurdement concrètes...

Publicité
Publicité
Commentaires
Histoire de Lo - Ivresses, Idéaux et Chaos Technique
  • Chroniques d'un monde bordélique à hauteur humaine, trop humaine. Guerillera de salle de garde. Consultante en Ambivalence et Ironie auto-défensive. Et sinon je peins. (IG : lobazaar_gallery)
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Visiteurs
Depuis la création 6 279
Archives
Publicité